Armoiries

Blason de Grandcour Palé de six pièces, argent et azur, à la bande brochant de gueules chargée de trois coquilles d'or posées en bande. Le premier pal d'azur chargé en chef d'une molette à cinq rais d'or.

Les armoiries de la commune de Grandcour sont en fait le blason de Guillaume de Grandson, offert à ses bourgeois en 1381 en remerciement pour l'appui apporté lors d'un conflit qui opposait le sire de Grandson à son voisin le sire de Champvent. Ces armoiries se retrouvent dans l'église de Ressudens (1375) et sur le mur sud de l'église de Grandcour (av. 1855). Grandcour a fait sienne la devise de Guillaume de Grandson "ie le weil"(je le veux).

 


 Commune

Petit résumé sur l'origine de la commune de Grandcour
L'origine de l'habitat sur le territoire de la commune remonte à l'époque néolithique (5000-1800 avant J.-C.) et à l'âge du Bronze (1800-800 
avant J.-C.), lorsque les populations des rives du lac commencèrent à conquérir les terres environnantes et à transformer les forêts en terres cultivables.

L'existence d'un village helvète au temps de Divico (vers 50 avant J.-C.) se raconte mais n'a pas été prouvée. Dépendait-il de l'opidum du Mont-Vully?

Ce qui est sûr c'est qu'à l'époque romaine, la cité d'Avenches (Aventicum) et les vestiges romains de Vallon l'attestent, une vie active dans la région était bien réelle, et il est évident que les environs de ces nobles demeures nécessitaient la présence d'une population active dans les campagnes attenantes.

Durant le Haut Moyen Age, une bourgade avec une église existait au lieu-dit "Grandcour-la-Ville", sur une colline située 1km au sud de Grandcour actuel. Vers l'an 1000, ses habitants se sont repliés sur le site actuel, mieux protégé par les ravins de deux ruisseaux. L'un des deux sites correspond à la localité de "Curte" en Vully citée dans un document de 962. 

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Carte de Thomas Schoepf, représentant la ville et le château de Grandcour en 1577-1578

Naissance de la commune de Grandcour
La première mention de la ville de Grandcour date de 1293, lorsque Louis de Savoie concède aux bourgeois et jurés de la ville les franchises de Moudon.

Origine du nom
Le toponyme Grandcour signifie "grand domaine" (du latin Corte, domaine rural).
Au Moyen Age, on écrit parfois Grancort, voire Grandiscuria au XVe siècle.
 

A la chute de la maison de Grandson, en 1393 et 1397, Grandcour est attaquée et une partie des murailles et de la ville sont détruites. La petite cité eut de la peine à retrouver son prestige d'antan. En 1443, Saint-Aubin est détaché de la châtellerie de Grandcour, puis Bellerive en 1709.

Source :
Ciardo Franco et Marion Gilbert, La Ville de Grandcour au Moyen Age, Cabédita, 1993.


Château 

On sait que le château actuel de style Renaissance a été précédé au même endroit d'un manoir de forme carrée, dont l'origine incertaine remonte probablement au XVIe ou XVIIe siècle. Le château médiéval se trouvait à l'est de la ville fortifiée. En 1700, il n'en restait plus qu'une tour carrée (détruite en 1842).

Le château actuel a été bâti en 1738 par Abram de Sinner. En 1755 son fils Fréderich revendit la seigneurerie à un Genevois d'origine française, Jean Louis Labat, ancien diplomate à la cour de France. Son fils  Jean Robert Louis aimait à recevoir du monde. Il organisait des réceptions auxquelles il conviait les seigneurs et notables des environs.

Le Baron Labat n'avait pas d'enfant. A la mort de sa veuve (1816), la généreuse et regrettée Dame Ursule Labat, leurs neveux vendirent le château ainsi que les champs, les prés, les vignes et les forêts. Ce sont les frères Oulevey, descendus de Chesalles-sur-Moudon, qui en devinrent les heureux propriétaires pour la somme de 80'000 francs. Un de leurs descendants est encore propriétaire d'une partie du bâtiment actuel.

chateau 1 Dans les annecdotes, notons que durant plusieurs décennies, le salon a été utilisé par la Croix-Bleue et par les Unions Chrétiennes. Lors de la restauration de la chapelle de l'Eglise Libre, il a également été mis à disposition des "Libristes".
   
chateau 2 Actuellement, le château est la propriété de trois co-proprétiaires privés. Il fait office d'habitation et n'est pas visitable.

Description du château faite au XIXe siècle par un certain O.R.
"Le château de Grandcour est bâti au sommet du coteau qui depuis là se déploie en plaine ondulée.
   
Chateau 3 Il est indépendant, à l'écart du village dont on voit les maisons hautes et serrées se dresser comme un souvenir vivant des temps jadis.

Une haute porte grillée et ajourée, à deux battants, en ouvre l'accès au midi, auprès d'une tourelle devenue pigeonnier. Deux vastes jardins en rectangle précèdent le château. Un double escalier conduit à la terrasse et au château lui-même dont la façade a grand air. A l'intérieur s'étend un vaste vestibule. Les corridors sont larges et bien dallés, de même que les escaliers intérieurs; les plafonds sont hauts. Les seigneurs du temps passé faisaient bien les choses. Des appartements comme de la terrasse, on jouit d'une belle vue panoramique sur les Alpes qui se lèvent à l'horizon."

 

E-BOOK "LA VALLÉE DE LA BROYE"

Lien  sur l'extrait du livre de Ric Berger, "La Vallée de la Broye" édition Cabédits 1999

 

Eglise de Ressudens

Chapelle privée d’une propriété burgonde, elle fut plusieurs fois transformée et devint église paroissiale au XIIIe siècle atteignant ses dimensions maximales en 1430, avec la construction de deux chapelles latérales symétriques. En 1536, lors du passage à la Réforme des pays dominés par leurs Excellences de Berne, ces chapelles furent détruites ; on créa trois grandes fenêtres et on enduisit les peintures murales de chaux. Les fresques furent ainsi masquées pendant plus de trois siècles. C’est aussi depuis 1536 que l’église de Ressudens est la propriété des communes de Missy et Grandcour. Les fresques ont été réalisées en 1375 à la demande de Guillaume de Grandson, seigneur de Grandcour. Elles représentent la vie du Christ et de Marie formant l’ensemble le plus complet de Suisse romande.

Source : John Ebbutt et Gilbert Marion, Les fresques de l’église de Ressudens, Association des Amis de l’église de Ressudens.

Document de l'association des Amis de l'église de Ressudens présentant les fresques :

pdfFresques de l'église de Resssudens


Les seigneurs

XIIe et XIIIe siècles Les seigneurs de Cossonnay, puis Cossonay-Prangins
env. 1267 - 1293 Jean de Prangins
1293 - 1302 Louis Ier de Savoie, baron de Vaud
1302 - 1311 Louis II de Savoie, baron de Vaud
1311 - 1342 Pierre II de Grandson
1342 - 1389 Guillaume de Grandson
1389 - 1393 Othon III de Grandson (le poète)
1393 - 1396 Amédée VIII, comte de Savoie
1396 (de juillet à octobre) Othon III de Grandson
1397 - 1403 Girard d’Estavayer
1403 - 1443 Humbert le Bâtard de Savoie
1443 - 1449 Louis Ier, duc de Savoie
1449 - 1451 Guillaume de Villarzel
1451 - 1453 Boniface de Villarzel
1453 - 1471 François Ier, comte de Gruyère
1471 - 1473 Jacques, comte de Romont
1473 - 1476 Philibert de Compeys
1476 - 1478 Berne et Fribourg
1478 - 1480 Philibert de Compeys
1480 - 1491 Antoinette de la Palud
1491 - av. 1500 Amédée-Bon de Compeys
av. 1500 - ap. 1506 Urbain de Compeys
ap. 1506 - 1522 François de Compeys
1522 - 1526 Pierre Du Moulin (de Molin)
1526 - 1532 Goerge de Rive
1532 - 1557 Jean Roch de Diesbach
1557 - 1568 Françoise de Rive, veuve de J.R. de Diesbach
1568 - 1583 George de Diesbach
1583 - 1590 Nicolas de Diesbach
1590 - 1617 Jean Roch de Diesbach
1617 - 1652 Marie Messelo, veuve de J.R. de Diesbach
1652 - 1654/1674 Jean Roch et Nicolas de Diesbach, frères
......... - 1699 Jean Joseph de Diesbach
1699 - 1712 Jean Laurent d’Estavayer
1712 - 1736 Marie Anne Jeanne de Diesbach, veuve de J.L. d'Estavayer
1736 - 1752 Abram Sinner
1752 - 1755 Frédéric Sinner, bailli d’Interlaken
1755 - ......... Jean Louis Labat
......... - 1814 Jean Robert Louis Labat
1814 - 1816 Ursule Labat, née Kunkler, veuve de J.R.L. Labat

La Milice

C’est en 1381, à la demande de leur seigneur Guillaume de Grandson, que les bourgeois de Grandcour partirent prêter main forte à leur seigneur qui était en guerre avec le sire de Champvent. 

Grâce à cette aide le sire de Grandson remporta le conflit. 

En reconnaissance de l’aide et de la bravoure de ses sujets de Grandcour, Guillaume de Grandson fit don de sa bannière à ses sujets. C’est là l'origine des armoiries communales de Grandcour.

Le seigneur de Grandson offrit en outre aux bourgeois des terres, qui donnaient droit à des redevances annuelles en faveur de l’honorable Milice, et une cave.

A l’heure actuelle, la société de tir « l’honorable Milice bourgeoise de Grandcour », perpétue la commémoration de cet événement. Elle est ainsi la plus vieille société de tir du Canton, voire de Suisse occidentale.

Le 1er samedi de juin des tirs sont organisés, et le roi du tir, après avoir porté la bannière de la Milice dans le cortège, lève les danses sur le pont installé par la Jeunesse au centre du village, à côté de la Cave de la Milice, ouverte uniquement à cette occasion.

L’exploitation de cette cave pour la durée de la Fête de l’année suivante est mise aux enchères au sein des membres de la société.
Le miseur qui aura offert la somme la plus élevée aura le droit d’exploiter cette cave comme débit de boissons durant trois jours et trois nuits lors de la prochaine fête.
Le montant équivalant de la mise devra être redistribué sous forme de vin aux bourgeois de la commune, ainsi qu’aux veuves de bourgeois.

Cette fête, inscrite parmi celles des abbayes vaudoises, est probablement unique en Suisse, avec sa tradition de la mise de la Cave. Aussi a-t-elle été annoncée pour être inscrite parmi les traditions du Patrimoine immatériel du Canton de Vaud.

Référence: Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, vol. 11, p. 205-207.